
Depuis plusieurs semaines, un climat de méfiance et de tension règne au sein de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa (APK). Cette crise, de plus en plus manifeste, oppose principalement le Gouverneur et son Vice-gouverneur aux membres du Bureau de l’Assemblée, notamment à son Président.
Tout a débuté le 30 septembre 2025, lors de la rentrée parlementaire. Deux événements marquants ont eu lieu : le dépôt d’une pétition visant à destituer le Président de l’APK et une question orale initiée par le député provincial Aubin MUKANU, concernant le Gouverneur BUMBA. Selon des sources internes, la pétition aurait été lancée par des membres du même regroupement politique que le Président, soutenue par des députés du MLC/A et de l’UDPS, comme Jared PANZU et Guyguy MULENDA. Ces derniers seraient accusés d’avoir agi avec le soutien tacite du Gouverneur et de son Vice-gouverneur, qui souhaitaient voir l’Honorable Lévi écarté.
D’autres élus, notamment des membres du regroupement ACP/A, auraient également soutenu cette initiative, en échange de sommes d’argent.
Les signataires de la pétition accusent le Président de l’APK de gestion partiale, de tribalisme, de frustrations internes et de manque de transparence. Bien que ces accusations puissent avoir un fondement, elles ne masquent pas le rôle du Gouverneur, qui aurait retardé le paiement des émoluments des députés pour attiser les tensions.
Conscient du complot, le Président de l’APK a ravivé la question orale d’Aubin MUKANU, visant à obtenir des éclaircissements sur la gestion des fonds publics, notamment concernant la construction du bâtiment de l’Assemblée Provinciale de Lualaba.
Le 5 et 6 octobre, une réunion entre le Vice-gouverneur et la Vice-présidente de l’APK aurait été organisée pour tenter de bloquer la question orale, mais celle-ci fut finalement transmise au Gouverneur. Le 7 octobre, le Gouverneur a soulevé plusieurs irrégularités, et le lendemain, la Vice-présidente a annoncé avoir pris position, avant de se retracter, provoquant une rupture avec les députés du MLC, qui se sont désolidarisés d’elle.
Cette rupture a été perçue comme un affront par l’UDPS, qui se sent marginalisée dans cette crise.
Le 9 octobre 2025, une nouvelle pétition a été déposée contre la Vice-présidente, signée par quinze députés, dont des membres de l’UDPS et du regroupement 4AC. Ils dénoncent son comportement et l’ambition démesurée de son regroupement.
Malgré la pression, la Vice-présidente refuse de démissionner, même après avoir promis de le faire si une pétition était déposée contre elle.
Cette situation met en lumière une crise institutionnelle profonde, révélatrice des fractures politiques, des ambitions personnelles et des luttes d’influence au sein de l’Assemblée Provinciale de Kinshasa. Il est crucial d’appliquer les dispositions de l’article 38 alinéa 7 et 8 du règlement intérieur de l’APK pour restaurer la cohésion et la crédibilité de cette institution au service du peuple kinois.